« La Madeleine » s’impose dans le paysage parisien. Tout à la fois un quartier et une église. Au-delà de cette évidence, les subtilités apparaissent. Il y a en fait trois quartiers comme le rappelait avec justesse un magasin bien connu. Le plus ancien, autour de la rue Saint-Honoré. De l’autre côté de la rue Royale, le Faubourg du même nom. Et enfin le quartier transformé sous Haussmann entre les grands magasins et l’Opéra.
L’église : tout le monde la repère extérieurement mais tous n’y sont pas rentrés, peut-être rebutés par le caractère monumental de l’édifice. Son aspect massif et païen a été décrié dès les origines « Tome 2 de la Bourse, la bas de laine » disait Victor Hugo. La somptuosité de ses décors scandalisait Montalembert : « Le pauvre ne peut se sentir chez lui » Là aussi notre regard doit s’aiguiser. Que portent ces robustes colonnes si ce n’est un fronton qui met en exergue la fragilité humaine :
Marie-Madeleine, la pécheresse repentante de l’Evangile.
Aujourd’hui, les bureaux ont pris le pas sur les habitations au risque d’effacer ces nuances. La majorité des personnes que l’on croise dans les rues ne résident pas sur place.
Pour répondre à cette évolution, la paroisse de la Madeleine est animée du désir d’être une présence bien visible au cœur de Paris et d’être à l’écoute de nos contemporains. On parle du socle pour qualifier les massifs de pierres qui forment l’assise de l’église. Mais ce socle est fait aussi de pierres vivantes que sont les associations attentives aux blessés de la vie comme Ozanam-Madeleine, Cyber-espace ou Accueil-Emploi. Le Foyer de la Madeleine sert plus de trois cents déjeuners par jour à ceux qui travaillent ou passent dans le quartier ainsi qu’à des personnes défavorisées.
L’église, ouverte tous les jours, permet à près de sept cent mille visiteurs annuels de découvrir les richesses artistiques qu’elle renferme et de prendre un temps de prière ou de recueillement. La qualité musicale des liturgies et les nombreuses manifestations musicales proposées répondent à l’aspiration spirituelle de beaucoup de personnes. La présence d’un prêtre à l’accueil et aussi la journée du pardon avant Pâques offrent à des chrétiens d’ici ou d’ailleurs de réaliser, à la suite de Marie-Madeleine qu’ils sont aimés de Dieu.